• La soeur

    « Okuto est un garçon de 19 ans qui est fils unique. Il est étudiant en calligraphie à Yokohama et vit actuellement seul, ses parents sont à Tokyo. Le jeune homme a dû mal à se socialiser car les gens le trouvent trop bizarre. Okuto est un expert en calligraphie, mais c’est aussi un couturier hors pair. Il passe beaucoup de son temps libre à coudre des vêtements pour petites filles. Pour briser sa solitude, l’étudiant va s’introduire dans une maison au hasard, enlever une fillette de 2 ans, qui est elle aussi fille unique et la ramener chez lui pour qu’elle devienne sa petite sœur. Comment vont réagir les parents d’Okuto face au kidnapping ? »

  • Je viens tout juste de terminer les cours. Mais je ne vais pas rentrer chez moi tout de suite. Je ne rentrerai pas tant que je n’aurai pas ma petite sœur. La nuit est tombée, c’est parfait. Je vais m’incruster dans cette maison qui est juste à côté du magasin de tissus où je me rends régulièrement pour faire des vêtements de bébé. Il doit sûrement y avoir une famille heureuse. Cette maison est adorable. J’ouvre la porte, je rentre. Je m’autorise une petite visite pendant que les propriétaires dorment. Ils ne remarqueront pas ma présence car je vais être discret. Je monte à l’étage. Il y une chambre dont la porte est ouverte. Je décide d’entrer. Une petite fille de 2 ans dort tranquillement, cachée derrière son ours en peluche. C’est en déplaçant ce dernier que j’ai réussi à réveiller la petite qui se met à crier et à pleurer. Il y a des bruits dans le couloir. C’est sûrement ses parents. Je me cache sous le lit en espérant que personne ne me remarque. La fillette dit en cachant sa tête derrière son petit ours en peluche bleu :

    « -Il y a un monsieur dans ma chambre !

    -Tu as dû faire un cauchemar, ma petite Sumako. Allez, rendors-toi, dit la mère en lui caressant la tête.

    -Bonne nuit, Sumako. »

    Ajoute le père en embrassant la joue de Sumako. Ce nom lui va si bien… Quand les parents quittent la chambre pour retourner se coucher, je sors de sous le lit, je prends la petite fille dans mes bras et je m’enfuis par la fenêtre qui est restée ouverte elle aussi. Les parents de Sumako ne sont pas assez vigilants. Je lui dis de ne pas pleurer et que je lui donnerai de beaux vêtements quand nous serons arrivés dans mon appartement. Je garde son ours en peluche dans la poche de mon pantalon. Je le lui rendrai quand nous serons rentrés chez moi. Je suis sûr que mes parents vont l’adorer. Une fois descendu par la fenêtre, je colle ma bouche près de l’oreille de Sumako et lui chante une berceuse. Ma mère la chantait quand j’étais enfant. Je devais probablement avoir 6 ou 7 ans. A cette époque, je n’arrêtais pas de lui demander des frères et sœurs, mais elle ne voulait qu’un seul enfant. Si elle avait accepté de me faire au moins un petit frère et que j’arrivais à me faire des amis, je n’en serais jamais arrivé là.

    Une fois arrivé dans mon appartement, j’installe Sumako dans mon lit, je place son ours en peluche à côté d’elle et je lui propose un bol de chocolat chaud. Elle hésite pendant quelques minutes et finit par accepter. Une fois le bol de chocolat prêt, je lui dis en souriant :

    « -Tiens d’ailleurs, tant que j’y pense, je t’avais promis de jolis vêtements avant de rentrer à la maison. Tu veux les essayer ? »

    Sumako ne répond pas. Puis elle se remet à pleurer :

    « -OUIIIIN ! JE VEUX RETROUVER MA MAMAN !!

    -Ta maman me fait confiance, elle sait que je vais être gentil. Tu sais, ça me ferait vraiment plaisir si tu essayais ces vêtements. Je les ai faits spécialement pour toi. Essaye-en au moins quelques uns, s’il te plaît.

    -NAN ! JE VEUX PAS !!

    -Sumako, s’il te plaît, je…

    -Bon, d’accord… »

    Sumako essaye deux ou trois ensembles et un pyjama jaune. C’est ce pyjama qu’elle choisit pour dormir.

    Je lui fais boire son chocolat chaud avant qu’il ne refroidisse, puis l’idée me vient de lui demander :

    « -Est-ce que tu aimerais avoir un grand frère, Sumako ?

    -Un grand frère ? C’est quoi ?

    -Ton grand frère, ce sera moi. »

     

    Je lui embrasse la joue, je la prends sur mes genoux, je lui chante une berceuse pour qu’elle s’endorme et je l’installe dans mon lit, juste à côté de moi.


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